1 – Commençons par le début, présente-toi ! Tes abonnés Twitter et moi, on sait pas trop, c’est Anne ? Sophie ? Anne-Sophie ? À moins que ce soit Han Solo ? C’est quoi ton petit nom d’artiste ? Tu veux perdre tes fans, c’est ça ? Fais pas la maligne hein, je suis condamné à la chaise électronique dans une vingtaine de systèmes.
Reine de Cœur (dos) : Sarah Philouze
2 – Alors, qu’est-ce que tu fais de beau dans la vie ? Tu peins des croutes ? Tu chantes faux sous la douche ? Tu fais du théâtre expérimental ? Tu écris ?
À part chanter très faux sous la douche, dessiner comme une enfant de maternelle et dire beaucoup de bêtises sur Twitter, ma principale occupation dans la vie, ce pourquoi je me lève (avec difficulté) le matin, c’est de raconter des histoires. Donc oui, j’écris. I write. Ich schreibe (LV2 allemand represent). Et j’écris de tout : des nouvelles, des romans, des séries littéraires, des scénarios, des pièces de théâtre…
Machine à écrire : Willem Gunkel (Unsplash)
… donnez-moi un crayon et du papier, je vous réinvente le monde. Bon après je fais aussi d’autre trucs plus relou, parce qu’il faut bien payer les factures ma bonne dame, mais ça, ça ne vaut pas la peine d’en parler, donc je n’en parle pas. (Non, je ne vends pas mon corps. Ma santé mentale peut-être, mais pas mon corps. Surtout que j’en tirerai pas grand-chose. Croyez-moi, j’ai essayé… Mais… Hem… Ceci est une autre histoire)
3 – C’est quoi ton style littéraire ? Tu écris du dinoporn ? De la romance érotico-politique ? Raconte-nous un peu dans quel genre tu officies.
J’ai un attrait certain pour tout ce qui est littérature de l’imaginaire, avec une légère préférence pour la Fantasy. Mais j’aime bien varier les genres, notamment dans mes nouvelles. C’est un exercice qui se prête bien aux tests et expérimentations.
Woodkid : Yoann Lemoine
En vrai, j’écris des histoires que j’aimerais lire, donc un peu tout (SFFF, polar, romance…), sauf de la littérature blanche, parce qu’en général ça m’ennuie et les guides moto parce que j’y connais rien en moto.
4 – Je suis un peu perdu, c’est quoi ChattMentale ? Un podcast sur la charge mentale ou une envie irrépressible de parler de chatte ?
À la base, ChattMentale, c’était un podcast (lien Twitter) qui devait parler de cinéma et de société : deux choses qu’on croit que ça va pas ensemble, mais qui en fait vont bien ensemble (comme la chatte et le mental). Au final, on a surtout parlé cinéma (et séries), mais on a gardé le nom qui nous faisait marrer et résumait bien le ton du bazar.
Podcast : Jason Rosewell (Unsplash)
L’idée c’était avant tout de faire découvrir des œuvres coup de cœur, tout ça avec de l’humour un peu décalé (voire complètement con). Après c’était un gros boulot à la fois de recherches, mais aussi d’écriture parce que tout était scénarisé. Du coup, pour le moment, le podcast est en pause vu qu’on a plus trop le temps. Mais je ne désespère pas de le relancer un jour (haha la noob qui croit qu’un jour elle aura du temps). Si ça vous tente, les premiers épisodes, déjà cultes, vous attendent sur toutes les plateformes de streaming, ou en me soudoyant.
5 – Et Loullaby Studio ? Un studio pour apaiser le monde avec des berceuses ? Non, vraiment, vas-y, explique un peu parce que là, ça demande quelques précisions.
Loullaby, c’est un Studio de Création Audiovisuel, fondé avec mon acolyte Lou de Bausset, une réalisatrice de talent. L’idée était pour nous de mettre notre expertise à profit et d’avoir un espace de création pour nous exprimer et faire nos propres projets toutes seules comme des grandes. Avec Lou, on s’est rencontré un peu par hasard, en bossant sur un projet commun et comme on avait la même vision du travail, ça a très vite fait clic. On a commencé par écrire et produire un moyen-métrage, Stalemate, qui nous a permis d’aller au Short Film Corner du Festival de Cannes (I know).
Stalemate : V.K
Ensuite, on a bossé sur différents projets, comme Inspirational Way (un magazine digital qui donne la parole à des gens inspirants) ou ChattMentale. On a aussi écrit deux courts qui sont en recherche de financement et développé un web show… Que du lourd ! Ça m’a aussi permis de cumuler plusieurs casquettes : scénariste, actrice, rédactrice, productrice, directrice artistique… (et tout plein d’autres mots en –ice)
6 – Rocambole, c’est quoi donc ? Et qu’est-ce que tu y fabriques ? C’est une association qui promeut le point de croix ? Une secte ? C’est toi la gouroute (c’est comme ça qu’on dit au féminin, cherche pas) ?
Rocambole, c’est une maison d’édition novatrice, qui sévit via une appli qui cartonne. Le principe génial est de proposer des séries littéraires aux gens (façon Netflix du livre). En gros, t’as accès, à tout moment, à une bibliothèque complète et de qualité dans ton smartphone (ou tablette). En plus, Rocambole bosse avec ses propres auteurs, donc toutes les séries sont inédites. Il y en a vraiment pour tous les goûts : de la romance feel-good au polar le plus noir.
Lune : Ganapathy Kumar (Unsplash)
Et si j’en parle si bien, ça n’a rien à voir avec la puce implantée à la base de mon cervelet, je vous jure. D’ailleurs, nous venons en amis. Ayez confiannnnnnnnce. En plus, avec chaque abonnement avant la fin du Covid, un vaccin 5G est offert ! Comme ça vous pourrez lire vraiment partout. Génial, je vous dis !
7 – Comme tout un chacun, tu t’es construit sur des fondations solides (ou pas), tel un maçon empilant les moellons les uns sur les autres, avant de couler du béton pour solidifier le tout. Quelles sont tes influences ? Je parle bien d’œuvres majeures, du genre Street Fighter avec JCVD ou Aller plus haut de Tina Arena. Expose ici tes sources d’inspirations, qu’elles soient musicales, cinématographiques, littéraires ou philosophiques.
En vrai, c’est une question hyper difficile pour moi, parce que comme Mélanie Laurent le dit si bien : Tout m’inspire ! Quand j’étais gamine, je lisais tout ce qui me passait sous la main, notamment beaucoup trop de Chair de Poule pour être saine d’esprit aujourd’hui. Et je crois que c’est comme ça que s’est construit mon imaginaire, dans un joyeux bazar ! J’ai grandi avec Tintin, qui a façonné mon esprit d’aventure, le club Dorothée, qui a su nourrir mon besoin d’histoires, Buffy qui m’a fait grandir… Et j’en oublie plein, je suis sûre (le grand âge, tout ça)
Gattaca : Andrew Niccol
Dans mes plus grosses influences ciné, je dirai : Tim Burton et Guillermo del Toro pour leurs ambiances magnifiquement gothiques, Wes Anderson pour son grain de folie, Villeneuve pour son génie, Fincher pour tout !… et plus récemment, je suis tombée en amour pour les films de Yorgos Lanthimos, surtout The Lobster et The Favorite. Il a un univers incroyable et un humour hyper noir. C’est rafraichissant. Côté livre, je vais citer en vrac : Tolkien, Maupassant, Lewis Carroll, Shakespeare, V. E Schwab, Agatha Christie, Mathias Malzieu, Marisha Pessl, Margaret Atwood, Brandon Sanderson, Oscar Wilde… Fais-en ce que tu veux.
8 – Est-ce qu’il y a un bouquin qui t’a marqué plus que les autres ? Le genre que tu conserves précisément comme une relique, cachée la nuit dans ton placard, recroquevillée, et que tu caresse tendrement en l’appelant « mon précieux ». Ce genre de bouquin qui marque une vie, un peu comme le suicide français d’Éric Flemmard qui est un fondement de la littérature politico-vomitive, ou comme l’anthologie de l’honnêteté intellectuelle par Milli Vanilli, véritable pamphlet pour la crédibilité musicale d’un artiste muet qui chante en playback.
C’est marrant que tu parles de précieux, parce que justement mon Précieux (ou ma Bible, comme j’aime aussi l’appeler), ça reste Lord of the Rings de Tolkien. Je me rappelle encore quand mon grand frère me harcelait gamine pour que je le lise (jusqu’à planquer des post-it dans mes autres bouquins). Et ça me fait du mal de l’admettre aujourd’hui, mais il avait raison, le saligaud.
Tapisserie Tolkien : Sophie Gesbert
Bien sûr, il y a d’autres auteurs ou cycles de fantasy que j’adore, mais aucun ne me procure ce que cette aventure me procure. Cette épopée mythique, ces petits personnages perdus dans la grande histoire, pleine de bruits et de fureur, qui les dépasse totalement. Pour moi, il y a un côté légendaire, quasiment mythologique. Ce bouquin, je le place à côté d’Homère, de Virgile et d’Ovide. Les thèmes sont tellement universels : ça parle de grands sentiments nobles, de sacrifices, de corruption du pouvoir, de bataille entre le bien et le mal (en étant beaucoup moins manichéen que les gens le pensent, d’ailleurs !)… Bref, je m’emballe, mais bon Middle Earth, c’est un peu la maison quoi. Et je tiens à préciser que tout ceci n’a rien à voir avec mes grands pieds poilus, ni avec ma ressemblance surprenante à Gollum.
9 – Je me permets quelques questions personnelles, aucune crainte, ce n’est pas uniquement pour satisfaire mon côté voyeuriste, c’est pour que tout le monde puisse aussi en profiter. Alors, allonge-toi sur le divan et commençons. Ton enfance, c’était comment ? Ta famille ? T’as grandi où ? C’est quoi ton parcours scolaire ? Me dis pas que t’es sorti de Hogwarts !
Mon enfance était très cool. Déjà, je viens de nantes (meilleure ville !) et puis, je suis un rejeton des années 80 (meilleure époque), tu rajoutes à ça deux grands frères geek avec une grosse influence et ça donne une gamine pleine de rêves qui trouve que la vie réelle, c’est un peu chiant quand même.
Nantes : Ishan Loya (Unsplash)
Très tôt, j’ai eu cette envie foldinguo de monter sur les planches. Mais déjà à cet âge, je savais que ça serait compliqué à faire passer à mes parents. Du coup, j’ai fait un deal avec moi-même : je fais des études, je passe un diplôme pour les rassurer et après, je fais ce que je veux. C’est pour ça que je me retrouve aujourd’hui avec un parcours portnawak, mais dont je suis assez fière. Après mon bac S, je suis rentrée en prépa math par dépit (j’ai vu de la lumière…). J’en suis ressortie aussi vite, pour aller m’amuser en fac d’anglais, parce que j’ai toujours adoré la culture anglo-saxonne (Scotland Power !). C’était passionnant, mais sans avenir parce que je ne me voyais pas du tout être prof. Licence en poche, j’ai quand même passé un an en Angleterre dans un trou paumé du nord, avant de me dire que bon, ça va hein, c’est bien gentil mais on arrête de perdre son temps en conneries.
Direction Paris et le Cours Florent (aucun-lien-fils-unique, avec Florent Pagny, ni avec les vestes en serpent), l’école d’Art Dramatique, où j’ai passé 3 ans à comprendre que non seulement j’aimais jouer, mais j’aimais écrire aussi, être à l’origine des projets et pas juste attendre qu’on vienne me chercher (je crois d’ailleurs que Spielberg a dû paumer mon numéro…). On avait quelques évaluations qui nous ont permis de développer l’écriture de scènes, de pièces. J’y ai écrit ma première pièce, Les Cauchemars d’Alice, inspirée de l’œuvre de Lewis Carroll, qu’on a rejoué hors de l’école, dans le sud et à Paris.
C’est grâce à tout ça que j’ai réalisé que ce que j’aimais au fond, c’était raconter des histoires, que ce soit en les interprétant ou en les écrivant. J’avais des choses à dire. J’ai ouvert grand ma bouche, et je l’ai plus refermée (au grand désespoir de beaucoup, que nous ne citerons pas ici)
Les Cauchemars d’Alice : Sarah Philouze
10 – Allez, c’est l’heure de se quitter, mais avant, dis-nous où on peut trouver tes textes ou tout ce qui concerne ton travail artistique.
La plupart de mes textes ne sont pas encore édités. Mon premier roman, Corruptions (Dark Fantasy) est en phase de correction avant de partir toquer aux portes des maisons d’édition. Certaines de mes nouvelles sont trouvables dans des recueils ou anthologies (notamment les recueils des Editions Past’Elles des dernières années et la prochaine anthologie Clone et Chimères des Editions Arkuiris).
Mer : Samuel Wong (Unsplash)
Et très prochainement aussi, mes premières séries littéraires vont sortir sur Rocambole. Promis, je vais trouver le temps de finir mon site, pour que vous ayez toutes les infos et certains textes aussi
11 – Questionnaire Poivrot (en une phrase / on enlèvera cette consigne pour la publication)
– Plutôt Pluto ou Dingo ?
Donald, parce qu’il a pas de pantalon, mais porte sa serviette autour de sa taille.
– L’alcool que tu détestes le plus ?
Le Mojito, j’exècre la menthe
– Pour ou contre le port du string au-dessus du collant pour les super héros ?
POUR et très envie de voir ça
– Ton insulte favorite ?
Vieille pute dégarnie
– La politique, avec ou sans alcool ?
Avec beaucoup beaucoup… beaucoup d’alcool
– Nolan ou Snyder ?
… Villeneuve ! (éventuellement Nolan, époque Memento)
– Comme le disaient Pascal Obispal et Natasha Saint Port, si tu devais mourir demain, qu’est-ce que tu ferais de plus et qu’est-ce que tu ferais de moins ?
Je ne changerais RIEN
– En quel crustacé aimerais-tu être réincarné, et pourquoi ?
L’étrille, parce que c’est une petite saleté ce truc. C’est hyper agressif et vicelard (et ouais, je suis petite fille de marin et fille de pêcheurs à pied. J’ai de l’eau salée qui coule dans les veines. Je te fais un cours en crustacé quand tu veux, mon ptit pote)
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